samedi 22 octobre 2011

Transat 650



Isolé sur sa route « orientale », David Raison (747 – TeamWork Evolution) semble se jouer avec adresse et bonheur du Pot au Noir. Il augmente inexorablement son avance et effectue un impitoyable tri chez ses poursuivants. Thomas Normand (787- Financière de l’Echiquier) à 33 milles et Bertand Delesne (754-Zone Large) à 59 milles tentent de limiter les dégâts. La flotte des Séries rejoint à tâtons le gros de la flotte des Protos dans le marasme météorologique de la Zone de Convergence Intertropicale, véritable vedette du moment, dont les oscillations Nord-Sud vont toute la journée jouer avec les nerfs des concurrents. Là encore, et dans de moindres degrés, ça passe toujours à l’est pour l’étonnant Eric Llull (566 - Noble Cocoa) toujours accroché au commandement.

 L’homme qui a (toujours ?) raison
Instinct, divine inspiration, savante obstination ? David Raison (747 – TeamWork Evolution) aura tout lieu de présenter sa version à l’arrivée de Bahia. Sa route depuis Funchal, la traversée de la chicane du Cap Vert et, aujourd’hui au cœur de la Zone de Convergence Intertropicale, force le respect. En conservant un cap au sud/sud-est, et en jouant avec parcimonie des petits recalages, il semble entrer aujourd’hui dans un régime, certes toujours faible, de sud-est, annonciateur de flux plus appuyés. L’ambiance est toujours à la grisaille, sous la pluie et sous la menace permanente de grains dont la violence peut atteindre les 30 nœuds. Mais la mer et une houle modérée semblent convenir parfaitement à la si surprenante carène de TeamWork Evolution. Audace d’un parti architectural révolutionnaire, prise de responsabilité maximum dans le choix de route, et voilà David Raison en passe d’imposer sa marque sur cette Charente-Maritime/Bahia Transat 6,50. Car derrière, les scenarii font dans la conformité. Les vitesses ont brutalement chutées et les trajectoires se sont faites erratiques, au gré des brutales « refusantes » et « adonnantes » propres à cette partie imprévisible de la planète océan. Thomas Normand (787 – Financière de l’Echiquer) et Bertrand Delesne (754 – Zone Large), sur un axe plus conventionnel, récitent leur partition avec un certain bonheur, et tentent de juguler l’inflation de leur déficit face à Raison. Le petit décalage en latéral entre leurs Protos Manuard et la route de David Raison semble désormais gommé par l’avance prise par ce dernier qui va de surcroit commencer à mettre de plus en plus d’ouest dans sa route. Avec près de 90 milles de retard, c’est l’allemand Jorg Riechers (753 - Mare.de) qui fait la mauvaise opération de ce début de week-end. Plus que jamais en piste pour jouer la victoire finale à Bahia depuis le retrait désolant de Sébastien Rogues (716- Eole Generation–GDF SUEZ), il subit toute la pression que l’échappée belle de David Raison fait peser sur les postulants au sacre Bahianais. Le Pot au Noir fidèle à sa légende oscille et se gonfle de par et d’autre des 8 et 9 degrés de latitude Nord, sur la trajectoire des concurrents. Il pourrait ainsi décider de garder un peu plus longtemps sous sa coupe la tête de la flotte, et jouer le si redouté rôle de « garde barrière » des grandes courses océaniques. David Raison en pleine réussite sera-t-il le marin béni d’Eole seul capable de s’échapper ? C’est tout l’enjeu de cette fin de neuvième jour de course.
Sus à Llull
C’est un peu l’union sacrée au sein des protagonistes de la tête de course en catégorie Série, où on assiste à un spectaculaire rassemblement de quatre ténors de la série en une même trajectoire pour faire échec au culot d’Eric Llull (566 - Noble Cocoa), en tête et au vent de toute la flotte depuis plus de 48 heures. Alors que tout ce joli monde butte franchement dans le Pot au Noir, le retour par l’ouest des grands animateurs de la première étape, Benoit Mariette (599 – Odalys Vacances), Davy Beaudart (674 – Innovea Environement) et Vincent Kerbouriou (435 – CGGVeritas), revenus impitoyablement sur Bruno Simonnet (744 - El Nono) laisse envisager un prochain remaniement en tête des « charts ». L’émulation entre ces jeunes loups de la classe, exacerbée par les conditions météo éprouvantes et bardées d’incertitudes du moment va à l’évidence redistribuer les bons points. On est toujours plus en confiance lorsqu’on navigue à vue d’un adversaire dont on connaît et on respecte les qualités marines. Eric Llull, isolé sur son « aile », ne doit compter que sur lui-même pour tailler sa route entre les grains. Le Pot au Noir met certes les machines à dure épreuve, ballotées dans la pétole ou bousculées dans les rafales. Il pousse aussi les hommes (et les femmes) dans les méandres du doute, des interrogations et de la remise en question. Les dés sont depuis longtemps lancés et chacun se doit aujourd’hui d’aller au bout de sa logique de course, en maudissant les orages et ce ciel bas et pluvieux qui ne les a pas quitté depuis une grosse semaine. L’équateur et ses promesses d’alizés de sud-est se gagnent au prix de ce voyage intérieur au plus profond de soi-même, aux confins de ses ressources physiques et mentales.
Le grand chassé-croisé de Mindelo
Trois concurrents Protos, Sébastien Rogues (716 – Eole Generation – GDF SUEZ), Andrea Caracci (756 – Speedy Maltese) et Tiziano Rossetti (542 – Una Vela per Emergency) et cinq voiliers de Série, Bert Bossyns  (585 – Felicity II), David Prono (728 – Get it Right, esi-group.com), Amaury François (697 – Groupe Qualitel), Renaud Chavarria (596 – Beziers Méditerranée) et Giacomo Sabbatini (554- Scusami la Spalle) ont déjà signalé leur abandon officiel à la Direction de course. Le polonais Radoslaw « Radeck » Kowalczyk (790 – Calbud) vient de quitter Mindelo et  dereprendre la course. L’espagnol Jorge Luiz Madden (636 – Samsara) est toujours en escale dans ce petit port du Cap Vert. Il y croisera sous peu Brendan Archin (757 – Association La Touline) qui a signalé un problème mais qui gère seul son retour vers Mindelo, ainsi qu’Aurélien Ducroz et son Proto (417 – Nissan). A noter que le chinois Chuan Guo (487 - VASA) n’a toujours pas franchi l’archipel du Cap vert, encore distant de son étrave de près de 150 milles.

lundi 17 octobre 2011

Transat 650 " la mer est parfois cruelle"

Course au large
La mer est parfois cruelle...les vagues soulèvent le bateau, l'envoi  sur le travers, et quand le skipper arrive à lui faire retrouver la bonne trajectoire, c'est l'étrave qui vient à jouer les sou-marins. Une fois, deux fois, des dizaines de fois, le jeu est grisant. Quand la mer ne veut plus jouer, elle vous envoie au tapis, et là, le bateau couché avec le mât dans l'eau, le spi en vrac, la casse n'est pas loin. Les conséquences vont de la  perte de temps, du spi éclaté, du BDO plié...au mât en deux. Certains dans le début de la seconde étape ont malheureusement connu le pire. Le jeu est fini et la fête gâchée pour eux. Ils ne connaîtrons pas la joie de l'arrivée à Bahia. Ils tomberons dans l'oubli...une petite pensée pour ceux-ci. La mer est parfois cruelle...mais on l'aime et on la respecte pour cela.

jeudi 13 octobre 2011

Transat 650


Course au large
Le départ de la seconde étape de La Charente-Maritime/Bahia Transat 6,50 entre Funchal (Madère-Portugal) et Salvador de Bahia (Brésil) a été donné ce jeudi à 14h30. 77 voiliers sont en course et sont allés chercher une bouée de dégagement mouillée devant le Club Naval de Funchal avant de mettre cap au large et le prochain point de passage obligé entre les îles de Santo Antao et Maio, dans l'archipel du Cap Vert. C'est l'Atlantique qui s'offrira ensuite à leurs étraves, pour une traversée d'une longueur théorique de 3 130 milles. Le vent est au secteur sud/sud-ouest pour 6 nœuds.
Sandrine Bertho, concurrente en 2009 et désormais administrateur à la Classe Mini avait amicalement prévenu tous les concurrents lors du dernier Briefing à Funchal hier au soir : "Profitez de tout, croquez chaque instant de cette transat, car une fois le Brésil et Salvador en vue, cela signifiera l'accomplissement mais aussi la fin d'un rêve patiemment et passionnément construit pendant des mois et des années." C'est donc avec appétit et tout stress évacué que les solitaires ont dit adieu à Funchal. La météo se prête à une entrée en matière toute en douceur. Le petit flux de sud/sud-ouest, 5 à 6 nœuds, qui baigne l'archipel sous un chaud soleil n'autorisera guère les excès de vitesse durant au moins les premières 24 heures. Funchal située sur la face sud de l'île volcanique est totalement abritée du vent et il va falloir plusieurs heures aux solitaires pour s'extirper des dévents de sommets qui culminent à plus de 1 800 mètres.

Seuls au monde

Ils sont donc bien 77 navigatrices et navigateurs à voguer depuis 14h30 vers l'Amérique du Sud et Salvador de Bahia. Le navigateurs polonais Radoslaw Kowalczyk (790 - Calbud) arrivé seulement hier soir vers 21 h, après une courte nuit et les vérifications médicales et techniques d'usage, a choisi de prendre le départ avec ses petits camarades. Seul l'italien Sergio Frattaruollo (769 - Bologna in oceano) a repris la mer 1 heure 30 après ses copains de Classe, la faute à une pile à combustible récalcitrante.
Pour nombre de concurrents, le départ de La Rochelle le 25 septembre dernier, aboutissement souvent de deux à trois années de sacrifices financiers, personnels, familiaux.... portait une charge émotionnelle considérable ; le large public, les amis, les proches, la perspective d'une aventure transatlantique jamais indolore, avaient concouru à créer dans les esprits tensions et nervosité. Rien de tel à Funchal. L'éloignement, le vécu des premiers 10 jours d'un parcours depuis La Charente-Maritime au profil incertain laissent aujourd'hui les 77 marins quelque peu déconnectés de leur quotidien. Demeure cet esprit si particulier, exclusif peut-être de la grande famille des Ministes, plus soudés et solidaires que jamais sur les pontons de Madère au moment de larguer les amarres. Claques dans le dos, embrassades, poignées de mains et œillades lourdes de complicité et d'amitié ont ponctué le remorquage un par un des petits voiliers vers la zone de départ.

Vers une descente au portant

Funchal s'est une nouvelle fois montrée accueillante et disponible envers la Charente-Maritime/Bahia Transat 6,50 et l'organisation de course a tenu à montrer sa gratitude en concoctant un petit bord spectacle entre la ligne de départ mouillée à l'entrée du port, et une bouée située à hauteur du Club naval de Funchal. Un petit « run » de plus de deux milles que les concurrents ont avalé en  moins de 40 minutes et pratiquement sur un seul bord. C'est le Suisse Etienne David (679 - TeamWork) qui le premier enroulait cette bouée « spectacle », suivi de près par quatre autres concurrents dans un mouchoir, Thomas Normand (787 - Financière de l'Echiquier) et le premier Série, l'italien Giacomo Sabbatini (554 - Scusami la Spalle). Andrea Caracci (756 - Speedy Maltese) accompagnait son compatriote avec Bertrand Delesne (754 - Zone Largue) dans son sillage. Le reste de la flotte parvenait très rapidement et en ordre très serré à la bouée.
L'Atlantique s'offre désormais aux Solitaires. Une descente au portant est annoncée par tous les fichiers météo vers les Canaries, avec un renforcement progressif. Idéal pour entrer en douceur dans le vif du sujet.

mercredi 5 octobre 2011

Transat 650

Course au large

Victoire de Benoit MARIETTE en série, 
devant Clément BOUSSIOU et Davy BEAUDART.
Eric LLULL fait 5ème.
Bravo à eux pour cette première étape. Le repos sera bien mérité et ils vont ensuite s'attaquer à un contrôle complet du bateau en vu de la deuxième étape.
N'oublions pas que la majorité des concurrents sont encore en course. Une petite pensée pour Serge BERTRAND qui avec le seul Pogo 1 à encore 110 milles à parcourir (42ème/45)... Courage.

mardi 4 octobre 2011

Transat 650

Belle victoire de Sébastien ROGUES en proto sur la première étape. Deuxième place pour David RAISON, qui a de quoi être très satisfait du résultat avec son bateau du futur. La troisième place revient à Jorg RIECHERS.
En série la lutte est encore plus dur. Avec Benoit Mariette en tête. Eric Llull, nous fait un truc pas possible. Etre dans les cinq, c'est déjà une sacrée perf.Bravo Eric, tient bon.

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envie d'aller au bout de ses rêves...